L'essentiel
de la chaleur
dégagée par la Terre provient de la
radioactivité. C'est l'énergie
nucléaire produite par la
désintégration de l'uranium, du thorium et du
potassium.
Ce flux
géothermique
est si faible à la surface
du globe qu'il ne peut être directement capté et
en réalité on exploite la chaleur
accumulée, stockée dans certaines parties du
sous-sol (nappes d'eau).
Cette eau est alors captée au moyen de forages. On
véhicule ainsi la chaleur emmagasinée vers la
surface pour l'exploiter. Le flux géothermique est
particulièrement intense sur toute la côte ouest
de l'Amérique, sur la côte est de l'Asie, ainsi
que sur la "ceinture de feu" qui borde l'océan pacifique.
Les caractéristiques du fluide géothermique
extrait (température, composition) dépendent de
celles de la formation géologique. Il en résulte
une multiplicité de techniques et de modes de valorisation.
C'est pourquoi on distingue plusieurs types de géothermie et
deux filières en fonction des technologies
utilisées et de leurs applications.
La filière producion
d'électricité
Cette
filière
concerne la géothermie haute
énergie. La première centrale
géothermique a été construite en 1904
sur le site de Larderello en Italie.
A la fin de l'année 2002, la capacité
géothermique installée dans le monde pour la
production d'électricité était de 8356
MWe, en progression de 382 MWe par rapport à 2000 soit une
augmentation de 4,8% (EurObserv'ER, août 2003)
Pour
la France,
la capacité géothermique du site de bouillante en
Guadeloupe (21 GWh produits en 2002) devrait très
prochainement passer à 15,3 MWe avec la mise en service en
2004 de Bouillante II (11 MWe supplémentaires).
La
technologie du
cycle binaire
Mise au
point au
début des années 80, le principe de production
binaire d'électricité géothermique est
d'utiliser l'eau des nappes aquifères pour chauffer un
fluide intermédiaire (isobutane, isopentane, ammoniac) dont
la propriété est de se vaporiser à une
température inférieure à celle de la
nappe. Il est donc possible de produire de
l'électricité via cette vapeur pour des
températures d'eau avoisinant les 100°C. Cette
technologie devient l'un des systèmes les plus
diffusés dans le monde.
La
géothermie basse énergie
Les
ressources
géothermales dites de "basse énergie" se
caractérisent par une température comprise entre
30 et 150 °C. Elles se rencontrent normalement à une
profondeur moyenne de 1 000 à 2 500 m dans des formations
rocheuses et perméables remplies d'eau, situées
principalement dans des bassins sédimentaires de
très grandes dimensions. Cependant, certaines nappes sont
situées à moins de 100 mètres de
profondeur mais leur température n'excède alors
guère 30°C. L'eau chaude peut être
envoyée directement dans les radiateurs lorsqu'elle est
suffisamment pure et à des conditions de
températures adéquates, sinon on utilise des
pompes à chaleur géothermales (PACG).
On distingue également :
la
géothermie sur nappe, avec deux
forages sur une nappe phréatique à 8-10 m de
profondeur
le
système rateau : des câbles
sont enterrés horizontalement à faible profondeur
(0,6 à 1,2 m) pour capter le rayonnement solaire qui chauffe
le sol. On estime la surface nécessaire de 1,5 à
2 fois la surface habitable pour chauffer sa maison individuelle, ce
qui implique donc un grand terrain.
Enfin, les coûts de fonctionnement sont
extrêmement
bas : de 0,3 à 0,6 centimes d'euros le kw par h.
Domaines d'applications :
chauffage de logements, de bâtiments (60 à
80°C), serres (30°C), piscicultures (30°C),
élevages d'animaux, séchage de produis agricoles,
mise hors gel des routes (serpentins d'eau chaude sous le bitume
à 30°C), climatisation ou
réfrigération...
La
géothermie "moyenne énergie"
Elle
exploite des gisements
d'eau chaude sous pression dont la température est comprise
entre 90° et 180°C. Ces gisements peuvent se trouver :
dans des contextes géologiques propres à des
profondeurs inférieures à 1000 m ou bien dans les
bassins sédimentaires entre 2000 et 4000 m.
La
géothermie haute énergie
Elle
exploite des gisements de
vapeur sèche ou humide (mélange eau + vapeur)
à des températures supérieures
à 150 K, en général à des
profondeurs de 1500 m à 3000 m dans des zones de volcanisme
ou de frontières de plaques où la
géothermie est particulièrement intense. Cette
ressource peut parfois se trouver à quelques centaines de
mètres dans les zones anomaliques (limites de plaques).
Par exemple, l'usine de Bouillante en Guadeloupe pompe l'eau et la
vapeur chauffée à 240°C par le Volcan de
la Soufrière pour produire de
l'électricité.